Éduquer pour lutter contre la désinformation en ligne

Alexis Gougeon, Myriam Beaudry et Kevin L’Espérance

Alexis Gougeon, Myriam Beaudry et Kevin L’Espérance

Crédit : Courtoisie

En 5 secondes

Deux étudiants de l'Université de Montréal et un diplômé de l’UdeM ont lancé une formation pour épauler les créateurs de contenu dans le partage d’informations justes en matière de santé.

Vous surfez sur les médias sociaux. Les contenus défilent aussi vite que votre pouce le permet. Tantôt, un influenceur qui partage son enthousiasme pour un supplément protéiné. Tantôt, une créatrice de contenu qui vante les bienfaits d’un régime crudivore. Puis, une personnalité connue qui vend une crème «naturelle» révolutionnaire. Et ensuite, une vedette qui remet en question la pertinence des vaccins.

À l’heure du marketing d’influence, les médias sociaux sont une jungle où cohabitent informations de qualité et désinformation consternante, particulièrement dans le domaine de la santé.

Comment peut-on sensibiliser les créatrices et créateurs de contenu à l’importance de partager des informations vérifiées en matière de santé? D’utiliser leur notoriété pour contribuer à des environnements numériques plus sains? De parler de santé en ligne sans mettre en danger leur auditoire?

Grâce à une initiative comme Influencer en santé – Sans nuire, une formation qui propose d’outiller les personnes actives sur le Web pour qu’elles élaborent du contenu fiable et bienveillant.

Le projet a été pensé par Myriam Beaudry, étudiante de doctorat au Département de nutrition de l’Université de Montréal, Kevin L’Espérance, candidat au doctorat à l’École de santé publique de l’UdeM, et Alexis Gougeon, diplômé en physiothérapie de l’Université.

Un important manque à combler

Myriam Beaudry, Kevin L’Espérance et Alexis Gougeon sont trois professionnels de la santé qui ont à cœur la communication scientifique, l’esprit critique et le bien-être de la population.

Étant eux-mêmes actifs sur diverses plateformes (médias sociaux et balados), ils ont rapidement constaté que leurs efforts pour produire du contenu véridique sur la santé correspondaient à une goutte d’eau dans un océan de désinformation.

Ils ont alors décidé d’unir leurs forces pour créer cette formation qui vise à aider les créateurs et créatrices de contenu à réfléchir à leur responsabilité en ligne, à discerner les biais cognitifs, à s’interroger sur les partenariats proposés, à interpréter adéquatement les statistiques et à repérer les experts crédibles.

«En ligne, il faut pouvoir reconnaître son pouvoir d’influence et ne pas sous-estimer la portée que ses dires peuvent avoir. La santé est une expertise et, même avec la meilleure intention du monde, on peut causer du tort, il faut donc être prudent. Par chance, il existe des solutions et nous voulons en faire partie», confie Myriam Beaudry.

Justement, le champ d’expertise de la doctorante – la nutrition – est un terreau particulièrement fertile à la désinformation. «Les gens sont constamment exposés à des contenus qui engendrent de la confusion, voire de la détresse. Nous mangeons à peu près tous trois fois par jour, il s’agit de trois occasions quotidiennes de faire du bien… ou du mal. C’est donc important de remettre les pendules à l’heure pour se retrouver dans cette mer de faits plus ou moins vérifiés», ajoute-t-elle.

Sur le même sujet

étudiants web santé publique