L’Université de Montréal reçoit 40 M$ pour le financement de projets innovants

La pandémie de COVID-19 a permis de constater que des liens devaient s’établir entre les forces vives des établissements de recherche universitaires, l’industrie, les organismes à but non lucratif et les différentes agences gouvernementales afin de mettre en place au Québec, dans les provinces atlantiques et au Canada un écosystème robuste et agile pour faire face aux prochaines pandémies et aux crises sanitaires émergentes.

La pandémie de COVID-19 a permis de constater que des liens devaient s’établir entre les forces vives des établissements de recherche universitaires, l’industrie, les organismes à but non lucratif et les différentes agences gouvernementales afin de mettre en place au Québec, dans les provinces atlantiques et au Canada un écosystème robuste et agile pour faire face aux prochaines pandémies et aux crises sanitaires émergentes.

Crédit : Getty

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Le Pôle de préparation aux pandémies de l’Est du Canada obtient près de 100 M$ du gouvernement fédéral pour deux projets à l’UdeM, un à Polytechnique Montréal et un autre à l’Université Laval.

Soraya Martinez Ferrada, ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, était sur le campus de l’Université de Montréal, à Polytechnique Montréal, pour annoncer, au nom du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, les résultats de la deuxième étape du concours du Fonds de recherche biomédicale du Canada et du Fonds d’infrastructure de recherche en sciences biologiques, à l’issue duquel plus de 575 M$ auront été investis. Le Pôle de préparation aux pandémies de l’Est du Canada (PPPeC), dirigé par l’Université de Montréal, a obtenu près de 100 M$ pour quatre projets des établissements réunis sous sa gouverne en partenariat avec l’industrie et plusieurs autres partenaires.

La pandémie de COVID-19 a permis de constater que des liens devaient s’établir entre les forces vives des établissements de recherche universitaires, l’industrie, les organismes à but non lucratif et les différentes agences gouvernementales afin de mettre en place au Québec, dans les provinces atlantiques et au Canada un écosystème robuste et agile pour faire face aux prochaines pandémies et aux crises sanitaires émergentes. Le PPPeC, au même titre que les quatre autres pôles ailleurs au pays, a pour objectif d’accroître considérablement l’agilité, la connectivité et la croissance du secteur de la biofabrication et des sciences de la vie tout en considérant la surveillance, la désignation des nouvelles menaces et l’adoption par la population de possibles solutions afin que le Canada soit prêt à faire face aux pandémies et aux crises sanitaires dans le futur.

La pandémie a entraîné une mobilisation sans précédent des équipes de recherche partout dans le monde. L’UdeM et ses partenaires ne font pas exception et l’annonce d’aujourd’hui démontre encore plus concrètement comment, avec des équipes multidisciplinaires, la recherche peut aller plus loin et combien les découvertes peuvent être accélérées, au bénéfice de la collectivité. — Daniel Jutras, recteur de l'Université de Montréal

Découverte intelligente de nouveaux antibiotiques

Yves Brun

Yves Brun

Crédit : Université de Montréal

La découverte des antibiotiques est l’une des avancées les plus importantes de la médecine moderne. Cependant, les dernières décennies ont aussi vu apparaître une augmentation alarmante de la résistance aux médicaments antimicrobiens chez les bactéries, ce qui rend de nombreux antibiotiques inefficaces contre des infections qui étaient auparavant traitables. Sans compter la mauvaise utilisation des antibiotiques autant en santé humaine qu’en santé animale, qui entraîne une émergence de nouvelles superbactéries résistantes aux antibiotiques, aggravant ainsi la situation. Cette pandémie de l’ombre est responsable du décès de plus de 5 millions de personnes chaque année à travers le monde. Ce nombre pourrait atteindre 10 millions d’ici 2050 si aucune action n’est entreprise.

C’est à ces défis que veut s’attaquer le projet de recherche dirigé par Yves Brun, professeur au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l’Université de Montréal et chercheur au Centre d’innovation biomédicale de la Faculté de médecine de l’UdeM, qui a reçu un financement de 21 M$. En créant de nouveaux partenariats avec des chercheurs et chercheuses de disciplines variées telles que l’intelligence artificielle, la microbiologie, la pharmacologie et la chimie, l’équipe d’Yves Brun et ses partenaires concevront une plateforme de réponse rapide pour accélérer la découverte de nouveaux antibiotiques afin de lutter contre les bactéries résistantes aux médicaments dans le but de prévenir d’éventuelles pandémies.

La stratégie principale de l’équipe sera d’appliquer la conception de nouveaux médicaments in silico, c’est-à-dire assistée par ordinateur. Cette façon de faire est rendue possible grâce aux dernières avancées en intelligence artificielle. L’équipe envisage également une approche unique: appliquer une gamme de tests de pointe microscopiques, biochimiques et pharmacologiques pour tester et entraîner le modèle de conception de médicaments in silico afin d’optimiser continuellement ses prédictions.

Plateforme de recherche collaborative POPCORN

Caroline Quach-Thanh

Caroline Quach-Thanh

Crédit : Benjamin Seropian

Créée durant la pandémie de COVID-19, la plateforme POPCORN, dirigée par la Dre Caroline Quach-Thanh, professeure à l’UdeM et microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine, a permis de réunir la communauté scientifique des 16 hôpitaux pour enfants canadiens et des réseaux pédiatriques du pays en favorisant une approche multidisciplinaire de la recherche pédiatrique. Cependant, malgré le travail colossal réalisé par ce «réseau de réseaux», quelques défis subsistent dans la capacité à répondre à une prochaine pandémie au Canada. L'incapacité à mener rapidement des essais cliniques chez les enfants et les personnes enceintes, le manque de données en temps réel pour éclairer les décisions politiques fondées sur des preuves scientifiques et la difficulté à saisir la trajectoire complète de la maladie d'un enfant sont des obstacles qu’entend surmonter la deuxième version de la plateforme POPCORN.

L’équipe de la Dr Quach-Thanh a reçu un nouveau financement de 16 M$. Les chercheuses et chercheurs s’appuieront donc sur cette structure de recherche unique pour repérer rapidement et étudier de manière exhaustive les maladies infectieuses émergentes chez les enfants et les femmes enceintes en vue de maximiser la capacité et la préparation nécessaires pour inclure ces populations dans les essais cliniques. En devenant une source nationale de surveillance des maladies maternelles et infantiles et en facilitant la collaboration entre les secteurs public et privé, la plateforme POPCORN contribuera significativement à la stratégie canadienne en biofabrication et sciences de la vie, accélérant ainsi la découverte et la mise au point de thérapies et de vaccins pour les populations vulnérables.

Le comité d’évaluation des projets a mentionné dans son rapport que les propositions des chercheurs Brun et Quach-Thanh se complétaient de façon stratégique dans la lutte contre les bactéries antibiorésistantes et leur surveillance, un élément positif pour les deux professeurs qui collaborent déjà. Ce qui démontre concrètement la transdisciplinarité des équipes de recherche de l’UdeM.

Les projets de Polytechnique Montréal et de l’Université Laval aussi financés

Gregory De Crescenzo

Gregory De Crescenzo

Crédit : Polytechnique Montréal

Outre les deux projets dirigés par les chercheurs de l’UdeM, le Pôle de préparation aux pandémies de l’Est du Canada s’est vu attribuer un financement pour les projets de deux autres établissements de recherche. Ainsi, Gregory De Crescenzo, professeur au Département de génie chimique de Polytechnique Montréal, dirigera un projet de recherche sur la production de masse accélérée de produits biologiques en contexte d’urgence sanitaire. Son équipe a reçu près de 20 M$ pour faire avancer les travaux en ce sens. Le Dr Jérôme Estaquier, professeur à l’Université Laval, a obtenu 42 M$ pour mettre sur pied les infrastructures qui deviendront le Centre national de primatologie pour la préparation aux pandémies.

À propos du Pôle de préparation aux pandémies de l’Est du Canada

Le Pôle de préparation aux pandémies de l’Est du Canada regroupe 58 partenaires du secteur des sciences de la vie du Québec et de l’Atlantique sous la direction d’Yves Joanette, vice-recteur adjoint à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation de l’Université de Montréal. Le Pôle est codirigé avec les universités Laval et McGill. Parmi les partenaires, on trouve des établissements universitaires, des organisations publiques et de nombreuses entreprises en bio-innovation et biofabrication. En mars 2023, cinq pôles ont été constitués au Canada afin de fédérer les acteurs de l’écosystème de recherche et d’innovation en sciences de la vie et d’accroître la capacité à faire face à de futures pandémies. Les cinq pôles canadiens travaillent de concert et de manière complémentaire pour assurer au Canada une meilleure préparation aux prochaines pandémies et crises sanitaires.

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